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La béatification

Cette procédure a débuté en 1987 et a été rendue publique en 1994 par Monseigneur Lustiger, archevêque de Paris. Cette officialisation a précisément commencé à partir d’un entretien donné par le cardinal à la presse qui fut publié le 24 décembre 1993. La première phase d’ouverture d’un procès en béatification est déjà une reconnaissance par  l’Eglise et place, aujourd’hui, Jacques Fesch comme « Serviteur de Dieu », donc reconnu par  l’Église catholique comme ayant eu une piété, une ferveur religieuse ou un dévouement remarquable. La commission de béatification est aujourd’hui sur le point d’achever la seconde phase qui consiste en l’étude des faits de la vie du candidat. Une personne a joué un rôle déterminant dans ce laborieux travail d’enquête et d’archives, c’est Sœur Véronique, une carmélite de San Remo en Italie qui avait reçu une dérogation spéciale pour sortir de son monastère et participer à l’étude de la procédure de béatification. Le rapport final sera prochainement envoyé au Vatican qui décidera si Jacques Fesch a vécu, ou non, les vertus chrétiennes de manière exemplaire, voire, héroïque. Enfin, cet examen devra être, par  la suite et selon le droit canonique, confirmé par la reconnaissance d’un miracle obtenu par  l’intercession céleste de la personne concernée.

Obtenir une béatification permettrait la vénération publique de Jacques Fesch, qui n’est possible, aujourd’hui, qu’à titre privé. Et surtout, elle proposerait aux chrétiens ainsi qu’aux non-chrétiens et en particulier à ceux qui ont commis des fautes et sont emprisonnés, une extraordinaire figure d’espoir. Monseigneur Lustiger écrivait :

            « Aucun être humain n’a le droit de se mépriser, au point de se considérer comme abandonné à une déchéance                           irrémédiable. Aucune personne ne peut se dire exclue de l’amour que Dieu lui porte. Nul n’est un bon à rien.»

Cette béatification imposerait l’idée que des condamnés, même des assassins, ne sont jamais perdus aux yeux de Dieu. Ceci dit, si cette béatification aboutissait elle soulèverait, c’est certain, de nombreuses et vives réactions. 

Depuis sa mort, Jacques Fesch est considéré par  les catholiques et l’Eglise comme un exemple de rédemption par  la foi. Dès 1987, des messes ont été dites en ce sens, de nombreux témoignages de soutien sont parvenus à l’Église – une école primaire en Normandie porte aujourd’hui son nom…

Pour ma part, vouloir béatifier mon père ne me concerne pas. Les raisons qui poussent l’Eglise à entreprendre une telle démarche, aussi légitimes soient-elles et je n’en doute pas, me sont étrangères.