Le procès
Le procès a lieu dans un climat particulier. Jacques est défendu l’avocat Paul Baudet, qui plaide : « Jacques Fesch est un être que le hasard a pris dans une action tragique. Il a agi dans l’affolement. Il a tiré dans la folie de la poursuite. Est-ce que, vraiment, il doit être promis à la mort ? La mort que l’on souhaite pour lui est-elle proportionnée à celle qu’il a donnée ? Hier, lorsqu’on le poursuivait, c’était la mort dans le tumulte, dans la déraison. Demain, à l’échafaud, ce sera la mort raisonnée et froide. Hier, c’était la faillite de la volonté trompée l’instinct animal. Demain, ce sera la froide détermination de vos volontés qui conduira à la guillotine. »
Un procès tronqué, le jury, influencé les articles des journaux, le verdict tombe : c’est une condamnation à mort. La grâce présidentielle lui sera refusée. Jacques Fesch aura la tête tranchée.
Dans un courrier adressé à Me Baudet (l’avocat de Jacques), destiné au condamné, le Président de la République René Coty eut même l’audace de justifier sa décision : « Dites bien à votre client qu’il a toute mon estime et que je désirerais beaucoup le gracier, mais si je le fais, je mets en danger la vie d’autres agents de police. Demandez-lui, je vous en prie, d’accepter le sacrifice de sa vie pour la paix de l’Etat, pour que la vie d’autres gardiens de la paix soit sauvegardée. S’il le fait je lui en garderai une reconnaissance infinie. Remerciez votre client pour l’homme qu’il est devenu. »